Un cheminement…
Lorsqu’on commence à évoquer pour soi, la possibilité d’une psychothérapie comme solution pour se soulager d’une souffrance psychologique, on éprouve souvent une certaine crainte de l’inconnu. On se demande dans quoi on va rentrer, comment ça va se passer, qu’est ce qui va se passer, etc? Une thérapie est d’abord une méthode, ( du grec méta-hodos : chemin) c’est un processus, un cheminement et comme tout cheminement il est balisé par des étapes.
Les 5 stades d’une psychothérapie.
Ainsi de la même manière qu’il existe des cycles au travail créatif, comme j’ai pu l’étudier moi-même ( processus créatif de Wallas : recherche-problématisation, incubation, illumination, vérification…) ou encore comme l’a montré Carl Rogers, dans son processus thérapeutique en 7 étapes, on retrouve un certain nombre d’étapes communes à différentes approches dans le processus thérapeutique. Il s’agit de constantes qui se répètent à peu près dans toutes les psychothérapies qui réussissent. D’expérience j’ai pu remarquer qu’il existait au moins 5 grande phases à une psychothérapie :
1) La Confiance,
2) Le Lâcher-Prise,
3) L’Analyse,
4) La Résolution,
5) l’Autoévaluation.
1) La confiance
Faire confiance, se faire confiance, obtenir la confiance de la personne que l’on a choisit : c’est la confiance qui va poser les fondations du suivi thérapeutique. C’est une prise de risque pour le patient comme pour le psychologue. Il s’agit d’un moment de tension, d’incertitude, de remise en cause de part et d’autre, de négociations en vu de trouver un accord. Ce qui est l’enjeu ici est de pouvoir co-construire une relation de confiance entre les deux.
C’est ce qui se passe naturellement entre des inconnus. Le patient et le psychologue dans un premier temps vont essayer de se connaître, de se comprendre, et de s’apprécier mutuellement pour travailler au mieux ensemble pour voir ce qu’il est possible de faire. C’est un objectif fondamental pour pouvoir atteindre tous les autres.
Il est en effet difficile de construire quelqu’action de soin possible ou un suivi efficace et viable sans prendre le temps de construire préalablement une relation de confiance. Mais lorsqu’elle parvient à s’établir on peut s’appuyer sur elle pour poursuivre le suivi, et entretenir la motivation : il faut y croire à cette histoire là. Cette période peut être selon les cas plus ou moins longue. Cela passe par un temps d’échanges de plusieurs séances, libre, non dirigé. Ce moment mobilise d’abord pour le psychologue, et en particulier les psychologues humanistes, de l’empathie, de la congruence et une considération positive inconditionnelle envers le patient.
2) Le lâcher-prise
La confiance permet le lâcher prise.
Généralement quand une personne prend la décision de consulter un psychologue c’est qu’elle ressent une tension intérieure très élevée, voir une souffrance psychologique manifeste, qu’elle ne parvient pas ou plus résoudre. Sa première demande est d’abord de retrouver de l’apaisement, de restaurer le bien-être qu’elle a à être en elle-même, d’abaisser la tension intérieure qui troublent sa vie. À ce stade la personne ressent du stress, une emprise mentale du problème « qui lui prend la tête ». Elle n’est pas en mesure d’analyser sa problématique, par manque d’énergie et à cause des biais qu’impliquent l’emprise. Elle est dépassée par elle. C’est sa problématique qui mène sa vie. Le travail du psychologue, selon sa formation, et ses orientations sera d’aider la personne à lâcher prise, psychiquement sur sa problématique. Patient et psychologue peuvent également examiner ensemble en quoi consiste cette « prise » du problème sur l’esprit du patient. Ils peuvent interroger aussi les mécanismes en jeu dans le stress que ressent le patient, dans les fixations mentales et les ruminations qui l’enferment dans son problème. Parler fait du bien, être écouté plus encore, cela permet à nouveau de retrouver une présence à soi et au monde. Passer par des expériences de conscience modifiées et par des exercices de relaxations peut être une bonne chose aussi. L’hypnose, le rêve éveillé dirigé, la méditation de pleine conscience, la promenade thérapeutique sont également de bonnes choses pour contourner les défenses qui fixent le problème dans la personne.
3) L’analyse
En général, une fois qu’on atteint un certain lâcher-prise, un certain apaisement intérieur, la demande qui apparait chez le patient c’est de comprendre. Cette demande de sens était présente dés le départ, mais les tensions intérieure qu’il ressentait l’en empêchait jusque là. Grace au lâcher-prise, il va pouvoir désormais rentrer dans ce travail d’analyse approfondie. Car il ne s’agit pas seulement de lâcher-prise, de se sentir un peu mieux, mais aussi de trouver du sens à tout ça. En effet les tensions qui ont été vécu jusqu’au lâcher prise sont le fruit d’une problématique intérieure, profonde. Le lâcher-prise ne fait suspendre les tension, il ne les efface pas. Tant que cette problématique n’a toujours pas été comprise, elle est toujours susceptible de se manifester à nouveau sous d’autres formes. Ici le travail d’analyse a pour finalité de comprendre sa problématique, de mieux se comprendre soi, de donner sens aux évènements traversés, de mettre en perspective les choses, de mettre en lien les affects (les émotions), les concepts (les idées) et les percepts (sensations).
Là encore plusieurs approchent fournissent chacune une réponse différente et pourtant assez similaire au fond. Le mot analyse qui veut dire « décomposition » suppose bien qu’il y ai un tout, un ensemble de choses reliés entre elles, qui forment un réseau qui fait système. Une analyse vise toujours à un moment en une compréhension d’effet entre des choses, à une représentation schématique de phénomènes subjectifs et des liens qui la constituent.
Commence alors tout un travail d’exploration et de recueil qui peut être assez long. On recueil des souvenirs, des représentations de soi, du monde et des autres, mais aussi des croyances, des rêves, des projets, des choses inconscientes, toutes sorte de pensées et d’informations. Cela constitue les schémas que la personne a sur le monde, les autres et elle. Cela peut se faire classiquement au cours d’un entretien libre ou dirigé, mais cela peut se faire aussi par le chant, par la danse, par le dessin, par l’analyse de productions symbolique non-verbale. Il y a en effet des choses qu’on a du mal à exprimer simplement, directement par des mots. Il faut parfois passer par un support, un média avec lequel le patient se sente à l’aise. On explore dans tous les sens, sur le plan biologique, social et psychologique.
Une fois qu’on a recueilli assez de matière, il s’agira alors de mettre en liens tout cela pour faire émerger une représentation cohérente et claire des choses. Le pendant inhérent de l’analyse c’est en effet l’interprétation. Toutes ces informations, il s’agira de les mettre en ordre. Il n’y a pas de bon ordre et il n’y en a pas de mauvais dans l’absolu. Le bon ordre c’est celui qui est en rapport au contexte. C’est pourquoi une analyse psychologique est toujours une compréhension de soi et du monde à la fois.
Une interprétation est toujours une décision de donner, d’une façon ou l’autre, un sens spécifique aux liens entre les choses. La valeur de ces liens étant toujours en relation avec les bénéfices concrets qu’ils apportent à la personne, à leur valeurs adaptatives. Le travail du psychologue, ici, c’est d’aider le patient à structurer sa pensée, à évaluer les choses, pour construire une analyse cohérente et efficace, ou s’articule mieux, l’imaginaire, le réel, les concepts et les affects.
Dans tous les cas, au final, il s’agit pour le patient d’obtenir une représentation schématique approfondie, pas forcément complète, de soi, de son comportement, de son histoire, de son environnement. Il s’agit à travers ce travail d’analyse de faire émerger, ce qui jusque là échappait à la compréhension (comme les implicites) ou ce qui était mal-compris. Il s’agit d’un travail qui fait la part belle à la verbalisation, à la rationalité, et à la cognition. C’est pourquoi, c’est un travail, réel, actif, qui demande beaucoup d’énergie et un certain temps. Il peut être assez « dépressogène » car il consiste aussi à mettre en évidence les limites, les bloquages intérieurs, les obstacles, les contradictions, les failles, tout ce qui ne marchait pas, ne faisait pas sens. C’est tout à fait normal et ce n’est pas du fait du psychologue, mais c’est dans la nature du travail d’analyse elle-même. C’est pourquoi un tel travail est impossible à réaliser avant de lâcher-prise. D’abord parce que la « prise » biaise l’analyse et ensuite parce qu’il faut retrouver une certaine quiétude intérieure pour mener à bien ce travail. Il faut retrouver une certaine énergie que la « prise » détourne pour accomplir ce travail.
Bien sur, une analyse ne peut pas et n’a pas à durer « toute la vie ». L’important ici n’est pas d’avoir une vue complète et totale des choses, (ce qui est illusoire et inutile) mais d’avoir une représentation efficace, c’est à dire que l’on peut utiliser pour agir, pour réaliser certaines choses.
4) La résolution
Lorsque la phase d’analyse est arrivée à son terme et que la personne a mis en sens un certain nombre de choses, saisit certains schémas qu’elle les a admis et intégré, alors une nouvelle phase plus dynamique peut commencer. Il s’agit de la phase de résolution. On pourrait aussi l’appeler « révolution ». Car il s’agit ici de rendre ancien par les actes, ce qui dans le présent ne marche plus. Le nouveau moi qui surgit de l’intégration de ce qui a émergé dans la phase d’analyse chasse l’ancien, le rend révolu. On pourrait encore l’appeler « phase d’actualisation », car il s’agit de rendre actuel, par les actes, mis en actes donc, ce qui dans la phase d’analyse a été découvert. Mais le terme de résolution m’apparait plus juste, puisque c’est là que le problème se trouve, concrètement résolu, il a trouvé sa solution.
La phase de résolution, de même que la phase de confiance n’est pas une finalité en soi. Il en va de même pour le lâcher-prise ou l’analyse. L’analyse comme étape de construction du sens, pour donner sens aux tensions vécues, au mal-être enduré, n’est utile que dans la perspective suivante : comprendre pour agir. Les représentations schématiques, les interprétations, que l’on peut produire au cours d’une analyse n’ont de valeur que si elles peuvent être utilisées par agir en soi, sur soi et sur le monde. Il faut que ça sorte de l’espace clos du cabinet pour prendre réalité dans la vie du patient. Cette un acte maïeutique pur, c’est comme s’il naissait, à nouveau.
Il s’agit alors d’une phase d’élaboration créative et de résolution de problèmes. D’ailleurs on peut retrouver à l’issue de la phase d’analyse, deux temps du processus créatif que je citais plus haut, à savoir, l’incubation et l’illumination. La phase d’analyse correspondant elle-même à la phase de recherche-problématisation. En effet, au bout d’un certain temps du travail d’analyse, le travail de conceptualisation va s’approfondir, incuber. C’est l’inconscient qui va se mettre en travail alors. C’est un travail non-visible, qui suppose de lâcher-prise, d’interrompre ou de ralentir le travail de surface, visible, manifeste. Puis, au bout de ce travail surgit un jaillissement intérieur, l’illumination. On ressent une certaine joie de voir qu’on a « la solution », que les choses s’agencent bien, se mettent en ordre harmonieusement soudain. Et, à ce stade, c’est le besoin de réalisation qui apparait naturellement. Et ce qu’on a saisi en soi alors, on veut ensuite l’appliquer, le réaliser. À ce moment, on voit spontanément les personnes régler des problèmes de vie, de logement, d’apparence physique, d’habillement, de santé… etc.
5) L’auto-évaluation ou la vérification
Enfin, le cinquième temps d’un processus thérapeutique, c’est la phase d’auto-évaluation. Lorsque l’on a réalisé ce qu’on souhaitait, qu’on a accompli (ou presque) les projets que l’on sentait nécessaire, alors vient le moment où on vérifie que les choses ont vraiment été bien faite, qu’on ne s’est pas trompé, qu’on a bien accompli le but qu’on voulais atteindre. On peut commencer alors à envisager la fin de la thérapie, du suivi ou de l’accompagnement.
Dans la phase de résolution, il ne s’agit pas d’avoir un résultat parfait, ni complet pour passer à la suite. Il s’agit seulement d’avoir modifié l’environnement, les habitudes, le milieu, de manière suffisante pour que la souffrance psychologique qui a motivé la demande initiale ne se répète pas. Car on peut en effet changer en soi, comprendre des choses, retrouver une certaine sérénité, mais tant que les choses, n’ont pas changée à l’extérieur, dans le monde et dans les relations aux autres, alors le mal-être est toujours susceptible de revenir encore. Nos problèmes, nos souffrances ne sont pas des spectres sans corps qui flottent dans l’air obéissant aux aléas. Ils ont une certaine matérialité. C’est pourquoi, il faut que cette réalité change pour que le changement intérieur soit vraiment engagé dans une dynamique positive et durable.
Ainsi, ce n’est que lorsqu’un certain nombre d’évènements ont eu lieu et ont modifié le mode de vie de la personne, de sorte à l’y engager durablement, que l’on peut enfin considérer que la phase de résolution a porté ses fruits et que l’on peut faire le bilan.
Ce n’est qu’à l’issue de la phase de résolution que l’on peut passer à la phase d’auto-évaluation. Cette étape a deux enjeux. Le premier c’est de vérifier que tout le travail que la dyade patient-psy a fourni va dans le bon sens et porte ses fruits. Le second c’est de se trouver capable de s’auto-évaluer et de porter sur soi, et par extension sur l’autre et sur le monde, un jugement, une estimation qui soit juste, raisonnable, en cohérence avec le contexte. Le psychologue ici peut proposer au consultant de faire retour sur lui-même pour s’évaluer par lui-même et lui demander de vérifier si cette évaluation est juste. Si tout se passe bien, au terme de ce processus en cinq étapes, le consultant devrait avoir non seulement surmonté ses difficultés, mais il devrait aussi avoir renforcé ses connaissances de lui-même et être suffisamment autonome pour ne plus avoir recourt à l’assistance du psychologue. On peut alors envisager la fin de la thérapie sereinement. Mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave. On revient en arrière pour apporter des correctifs et on prend le temps que les choses évoluent jusqu’à ce que l’on se sente prêt pour arrêter le suivi.
Temps et contre-temps : boucles, bonds et plateaux.
Les cinq étapes précédemment décrites sont à la fois des phases et des buts à atteindre qui nivèlent la progression. Ces buts et phases répondent aux besoins psychiques du patient et cela jalonne son parcours. Mais ces phases et ces buts ne forment par un programme pré-établi car ils sont affectés par la singularité de la problématique que chacun vient traiter. Il ne s’agit pas d’un absolu, plutôt d’une tendance, voire d’un champs restreints de possible qui formalise l’élargissement ou le réagencement de la conscience de la personne. Cela supporte donc naturellement les ajustements de chacun. Il se vérifie toutefois dans l’expérience que les dernières phases ne parviennent pas à s’accomplirent pleinement sans que les premières phases aient été atteintes. Généralement dans les faits, toutes les phases ou buts sont en jeux tout au long du processus. La question de la confiance par exemple, est encore présente dans la phases de lâcher-prise, puis toute les autres jusqu’à la fin du processus, mais dans les phases suivantes, même si parfois elle pourra être remise en question, elle ne sera pas autant l’objet de la préoccupation du patient et de la relation thérapeutique. Les phases sont ainsi les moments où certains buts forment la préoccupation principale de l’échange. La progression dans le processus est donc fonction pour le patient de sa capacité à découvrir et à satisfaire, un à un, chacun de ces buts et à comprendre la nécessité de les satisfaire dans un certain ordre pour pouvoir passer aux buts et aux phases suivantes. Si quelqu’un, par exemple, est impatient d’accomplir d’abord la phase de réalisation, il faudra qu’il prenne le temps, suite aux échecs qu’il essuie à réussir cette phase, de prendre conscience, qu’il lui faut solder préalablement la question du lâcher-prise, puis de l’analyse pour accomplir pleinement la phase de la réalisation ou résolution.
La progression donc, dans ce processus, est par conséquent fait de temps (les phases) et de contre-temps. La progression est en effet composées de bonds où la personne atteint soudain un nouveau palier d’élargissement de sa conscience et de boucles où elle revient sur les buts ou besoin psychique qu’elle n’est pas encore parvenue à satisfaire. Lorsqu’elle ne revient plus en arrière, alors elle atteint un plateau, un niveau de conscience stable. Et généralement pour passer d’un plateau à l’autre, il lui faut régler ses besoins précédents. Si bien que le parcours dans le processus est bien plus souvent marqué par des transitions entre deux étape du processus, que comme des fixation ou des focalisations sur chacune des étapes. Généralement les personnes se situent plus entre deux étapes que situés sur une seule. Au début les patients se situent entre l’étape de confiance et celle du lâcher-prise, puis lorsqu’ils auront soldé cette question de la confiance, ils entameront la transition entre l’étape du lâcher-prise et celle de l’analyse et ainsi de suite d’une transition à l’autre. Chaque transition constitue alors un plateau de stabilité jusqu’à atteindre un état jugé optimal par la personne.
Il est cependant à préciser que ce processus, n’est pas toujours linéaire et que la récursivité fait partie de l’évolution dans le processus. En effet les passages d’un plateau à l’autre, peuvent constituer des moments où l’intensité psychique à l’abord d’un nouveau palier peut remettre en question les étapes précédentes. Il peut donc y avoir des retour temporaire à des étapes ou à des plateaux qu’on croyait avoir intégré lorsque se pose le passage à un plateau suivant. La progression dans le processus, en effet, pour tout un tas de raison, ne se fait pas sans encourir le risque de son échec. Certains passages demandent parfois plusieurs tentatives, plusieurs boucles avant de se réaliser, quand ils n’aboutissent pas tout simplement à l’échec du suivi entier, quand les résistances sont trop forte. Cela réclame beaucoup d’attention de la part du thérapeute pour aider la personne à surmonter ses résistances. En effet, un suivi psychologique, est diachronique, il est partagé entre des moments d’urgences, de crises, où il faut gérer des problématiques de court terme et des moments de stabilité où il faut gérer des problématiques de long terme.
Il faut ajouter enfin que l’évolution dans le processus est partielle, dans la mesure où une personne, se trouve impliquée dans plusieurs processus évolutifs sur plusieurs thématiques à la fois et néanmoins liées les unes aux autres. L’évolution que connait quelqu’un sur le plan professionnel par exemple peut être beaucoup plus avancé que la thématique familiale ou inversement, selon la facilité que la personne aura à dénouer telle ou telle thématique.
Ajustements, aménagement : informer pour rassurer
Ainsi, de bonds en boucle, de plateaux en plateaux, d’une thématiques à l’autre, le processus que constitue ces cinq étapes, peut être linéaire pour certains, là où pour d’autres il sera cyclique. Certains vont vouloir revenir en arrière, d’autres vont vouloir sauter des étapes. Certains iront vites, d’autres lentement. Certains seront réguliers et d’autre iront par à-coups. Certains arrêterons en cours de route et on ne les reverra jamais plus, d’autres reviendront et termineront plus tard. D’autres feront leur chemin par petits bout en plusieurs séquences. Certains passeront par ces étapes de façon sérielles et progressive, là où pour d’autres elles s’imbriqueront, se chevaucheront en parallèle. La plupart le feront dans l’ordre, tandis que certains devront les aborder dans le désordre pour découvrir l’ordre… Mais en général dans une psychothérapie qui a marché ce sont les cinq moment que l’on retrouve : la confiance, le lâcher-prise, l’analyse, la résolution, l’auto-évaluation.
Ces cinq étape ou but ont une certaine logique interne les uns par rapport aux autres. Ils constituent un système. C’est là leur force. L’intérêt d’en parler ici, c’est qu’ils font repères. Grace à ces repères, on sait où on se situe dans le travail thérapeutique. Ils désignent des objectifs thérapeutiques à atteindre et qui sont a peu près toujours les mêmes quelques soit les problématiques abordées ou les orientations théoriques retenues. Expliquer ces repères, cela permet de rassurer les personnes qui se posent des questions ou qui ont des doutes ou des stéréotypes sur les accompagnements psy. Cela permet de se projeter un peu et de voir en quoi, une psychothérapie peut être utile et efficace. Cela permet de définir à quoi sert exactement une psychothérapie, d’en poser le cadre et la structure, de telle sorte que chacun puisse l’investir et le faire sien. Cela permet de baliser un chemin et d’éclairer la décision de celui ou celle qui souhaite s’y engager. C’est le sens de ce texte.